mercredi 31 août 2005

Bandes blanches et vieilles gamelles

Sécurité routière

C’est sûr ! Cet été, qui coule doucement vers sa fin, nous aura souvent fait regretter la parcimonie avec laquelle le ciel de notre belle Provence nous distille l’eau, source de vie, qui rafraîchirait nos journées, épargnerait à nos forêts les ravages de l’incendie et irriguerait nos nappes phréatiques.

Pourtant, lorsque, enfin, tombe la pluie salvatrice, pour nous motards, revient aussi l’heure de certaines appréhensions pour ne pas dire déconvenues.

C’est ainsi que la pluie de samedi dernier restera quelques temps ancrée dans la mémoire d’un de nos petits camarades et de sa passagère. Ou plus exactement, les passages piétons de Pertuis. En effet, alors qu’il s’apprêtait à marquer l’arrêt à un carrefour, sa moto a fait une embardée sur l’une des bandes blanches d’un de ces chefs-d’oeuvre de l’art urbain contemporain, rendue glissante par la pluie, et a envoyé son chargement proprement au tas. Fâcheux instant d’oubli qui vaut un poignet cassé à la dame et quelques autres désagréments à la machine.

On est toujours stupéfaits de constater que des équipements, mis en place pour assurer la sécurité de certains usagers, puissent mettre en danger la vie d’autres usagers. Affligeant !

Si le problème ne concernait que Pertuis ! Hélas, il est quasiment général dans le Vaucluse où, lorsque les passages piétons ne sont pas marqués de ces peintures patinoires, on assiste à des débordements d’imagination pour les rendre encore plus "beaux", avec force couleurs intercalées ou, comme à Gargas, notamment, de bons vieux pavés dignes des routes du XIXème siècle. Ca fait rustique, ça plaît aux riverains et aux touristes mais pour les deux-roues, plus aucune échappatoire.

La réponse à nos récriminations, elle aussi, ne varie pas. "La vitesse est limitée à 50 km/h, voire à 30. C’est donc pas dangereux". Raison pour laquelle, sans doute, à Gargas, encore, les passages pour piétons et les ronds-points, tous pavés, sont bordés de belles grosses boules de fonte. C’est ce qu’on appelle le double effet Gargas : Une première gifle quand tu perds l’équilibre, une deuxième quand tu atterris sur les boules. Et après, tu les as vraiment !

Un autre exemple est celui de Sorgues où les passages piétions et les ronds-points "à la gargassenque" sont, cette fois, bordés de bornes en fonte à l’aspect contondant peu engageant.

On se demande où les ingénieurs qui conçoivent de tels équipements, ont bien pu faire leurs classes pour ignorer que même à 30 km/h, un choc à la tête peut être fatal, même avec un casque.

La FFMC exige des pouvoirs publics, depuis plusieurs années, la mise en place de normes pour les équipements routiers et urbains et, surtout, que les projets d’aménagements soient soumis à des contrôles de conformité de la part d’organismes indépendants.

Si des textes existent, notamment en matière de peinture, d’une part, peu de communes font l’effort de les appliquer et, d’autre part, il n’y a aucun contrôle obligatoire de leur application.

En gros, c’est à l’usager de se faire entendre.

Pour la FFMC 84, si l’embellissement des villes, l’amélioration du cadre de vie des habitants et de leur sécurité est une préoccupation légitime à laquelle nous souscrivons, tout cela ne doit pas se faire au détriment de notre propre sécurité.

Quitte à passer une nouvelle fois pour les éternels râleurs de service, apprêtons-nous à le rappeler aux maires des villes du Vaucluse et aux autres décideurs concernés.

Affaire à suivre !