jeudi 25 septembre 2008

Feux dédiés : La Commission Européenne dit merde aux citoyens français

Feux de jour

Certes, l’affaire était entendue depuis novembre 2007, date à laquelle les instances internationales de normalisation, émanation de l’ONU, avaient décidé d’imposer cette mesure sous la pression des constructeurs.

Par ailleurs, dés le joli mois de mai 2006, le gouvernement français, tirant la leçon de son cuisant échec lors des expérimentations menées en 2005, avait discrètement préparé le terrain et modifié le Code de la Route (Article R313-4-1 inséré par l’article 2 du décret n°2006-499 du 3 mai 2006, paru au Journal Officiel du 4 mai 2006).

C’est que, voyez-vous, il faut "sauver" des vies ou, tout au moins, donner l’impression qu’on agit pour cela. Si en plus, ça ne coûte pas un kopeck au budget de l’état, c’est tout bénef !

Alors, finalement, l’annonce de la Commission Européenne d’imposer les "feux dédiés" en 2011, ne brille pas par une originalité débridée. Mais il est vrai que, question originalité, il y a longtemps que cette Europe-là ne brille que dans le déni de démocratie et le mépris des citoyens.

Il n’empêche : cette décision, pour prévisible qu’elle soit, sonne comme un camouflet à l’adresse des citoyens français qui avaient massivement rejeté l’instauration des "feux de jour". En cela, ils avaient été sensibles aux arguments de la FFMC et de quelques autres pour qui c’est aux conducteurs des véhicules les plus protecteurs de faire attention aux usagers fragiles (piétons, cyclistes et 2-roues motorisés) et non l’inverse.

L’argument est d’ailleurs imparable : ça marche en Scandinavie. La belle affaire ! Que le climat nordique justifie de telles dispositions, personne ne le conteste mais l’imposer au monde entier, c’est peut-être un poil exagéré. C’est un peu comme s’il fallait que nos véhicules soient obligatoirement équipés de plaques de désensablement et de treuils sous prétexte qu’au Sahara ça sauve des vies. Ce qui est vrai dans un pays ne l’est pas obligatoirement dans un autre.

La méthode est, elle aussi, intéressante. On l’a vu avec le traité constitutionnel : quand un peuple renâcle, on le punit en imposant le texte par d’autres voies. Ici, on demande à des experts auto-proclamés et déconnectés des contraintes démocratiques (le suffrage universel, quel plaie !) de légiférer. En cela, l’ONU et la Commission Européenne se ressemblent : elles sont irresponsables. Dans tous les sens du terme.

Pour la Fédération Européenne des Associations de Motocyclistes (FEMA), ces feux dédiés sont un moindre mal puisqu’ils permettraient de distinguer tout de même les motards. C’est vrai que les piétons et les cyclistes, on s’en bat un peu les breloques du côté de Bruxelles. Affligeant ! Pour une fois, notre porte-parole européen aurait mieux fait de tourner sa langue dans sa bouche avant de dire une telle ânerie. Lire ici (en anglais).

Pour la FFMC, feux dédiés et feux de jour, c’est du pareil au même : c’est inverser l’obligation du mieux protégé de faire attention au plus fragile ; c’est cautionner la loi du fort.

Ce qui est sûr, c’est que la couleuvre a du mal à passer. Plus que jamais les soi-disant experts qui décident de notre bien démontrent l’inanité de leurs décisions. Plus que jamais la route est faite pour les voitures et les poids-lourds. Une jungle dans laquelle les usagers les plus vulnérables n’ont pas voix au chapitre et tout juste le droit d’exister. En fermant leur gueule. En ce qui concerne les motards français au moins, ce n’est pas encore acquis...

Chapeau, messieurs dames et vive l’Europe ! Vraiment !

Cliquer ici pour lire le communiqué de la FFMC.

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