mardi 10 septembre 2019

80 km/h : La FFMC 84 rencontre le président du conseil départemental du Vaucluse

Vendredi 6 septembre 2019

Parmi les responsabilités des départements se trouve la gestion et l’entretien des routes départementales, mais aussi depuis peu une partie des routes nationales qui les traversent. C’est aussi sur eux que repose désormais, du moins aux dernières nouvelles, la décision du retour à une limitation par défaut à 90 km/h. Du moins en théorie, car le gouvernement reste très évasif sur ce dossier, et traite les usagers et l’ensemble des institutions avec le plus grand mépris. C’est donc pour faire un point sur ces questions que la FFMC84 a sollicité un rendez-vous avec Maurice Chabert, président du Conseil Départemental de Vaucluse.

Après un tour d’horizon des questions d’infrastructures, nous avons rappelé que la Fédération des Motards est toujours disponible pour discuter des projets et faire un audit des chantiers afin d’apporter le point de vue et les besoins des usagers vulnérables en amont - et non pas attendre un accident pour réaliser qu’ils n’ont pas été pris en compte (les nombreuses absurdités du tout nouveau tram d’Avignon en sont un exemple !). Nous avons également abordé la multiplication des ralentisseurs non conformes et nuisibles, pour lesquelles nous allons attaquer certaines communes, avant de passer à la question qui fâche de la limitation à 80 km/h.

Si nous partageons le constat qu’une réduction globale de la vitesse, sans prise en compte du terrain et des conditions locales, est inadapté et contre-productif, le flou législatif total dans lequel la question reste (en attendant peut-être un prochain vote dans le cadre de la loi sur les mobilités) ne permet pas pour le moment de prise de décision. Reporter le choix du retour à 90 sur les départements (donc sous-entendu la responsabilité du moindre accident) est particulièrement lâche de la part du gouvernement, qui clairement ne sait plus comment se débarrasser de ce dossier encombrant sans perdre la face. Il est pourtant reconnu que si la vitesse est un facteur aggravant, ce n’est que rarement un élément déclencheur - et quand c’est le cas, ce n’est pas une limitation réduite qui va changer quoi que ce soit : un usager responsable doit adapter son allure aux conditions. Rouler à 80 sur certaines portions du Ventoux ou de la Nesque est légal, mais suicidaire !

La possibilité de réduire ponctuellement la limitation sur une zone de danger particulière a toujours été suffisante, il est absurde et même dangereux d’unifier tout le monde à 80 même sur les axes roulants, alignant tout le monde à la vitesse des poids lourds, encourageant l’agacement, l’hypovigilance et les distances de sécurité réduites, et désolidarisant les usagers des enjeux en les harcelant de radars et de verbalisations arbitraires.

Nous ne pouvons qu’espérer qu’une fois la position du gouvernement clarifiée, les départements et donc M. Chabert pour le Vaucluse, prennent la décision de bon sens : revenir à la situation antérieure cohérente : 90 km/h par défaut, avec une baisse ponctuelle sur les tronçons où cela se justifie. Et que l’on puisse se concentrer sur les réels problèmes de la sécurité routière : alcool, incivilités et distracteurs dont le téléphone, sans oublier des infrastructures conçues pour tous et bien entretenues, et une formation appropriée de tous les usagers.

La sécurité routière est un sujet trop sérieux pour la faire contre les usagers de la route, il est temps de la faire avec eux, en faisant preuve de bon sens et de respect des citoyens et des institutions.
Frédéric, pour la FFMC 84

Nota de la FFMC 84 :

en juillet dernier, le ministère de l’intérieur a fixé les conditions (effarantes) qui pourraient autoriser un conseil départemental à rétablir les 90 km/h sur une portion de route.

lisez c’est édifiant :

« Le site du ministère de l’Intérieur a en effet précisé début juillet les conditions d’un potentiel retour aux 90km/h. Elles sont plus que nombreuses. Pour qu’une route départementale retrouve son ancienne limitation de vitesse, il faudra :

- Réaliser un "panorama de l’accidentalité" sur 5 ans 
- Que le tronçon concerné fasse au moins 10km 
- Ne pas comporter d’arrêt de transport en commun
- Ne pas être traversé par un chemin de randonnée
- Ne pas être bordé d’habitations 
- Ne pas comporter "d’obstacles latéraux" sur les 4 mètres qui bordent la chaussée
- Ne pas être empruntée par les engins agricoles.

Le département devra également mettre en place : 

- Une séparation physique ou une interdiction de dépassement
- Des accotements d’une largeur minimale de 1,5m
- Interdire la traversée et de tourner à gauche. »

Source France 3 Centre - Val de Loire