lundi 3 décembre 2007

Le serpent de mer du contrôle technique refait surface

Pompes à fric

L’heure est grave !

Longtemps annoncé, jamais justifié, le serpent de mer du contrôle technique moto pointe à nouveau sa tête hideuse.

En effet, la mesure a été annoncée comme probable par Cécile Petit à l’occasion des journées parlementaires de la Sécurité Routière du 29 novembre. Elle pourrait être proposée par le prochain Comité Interministériel de la sécurité routière (CISR) qui se réunira d’ici la mi-décembre.

Aux questions du journaliste de Moto-Magazine qui demandait comment était justifiée cette mesure, il a été répondu que "67% des Français étaient pour", consacrant ainsi l’absolutisme du "micro-trottoir"...

La FFMC regrette que les mesures gouvernementales soient de plus en plus liées à des faits-divers plutôt qu’à une approche rationnelle et à des études fiables sur les causes réelles des accidents.

Les motards, quant à eux, ne sont pas disposés à laisser mettre en place un nouveau racket dont les seuls bénéfices seront les profits juteux escomptés par les organismes de contrôle et leurs actionnaires.

Position de la FFMC sur le contrôle technique

A l’occasion de l’étude de faisabilité initiée par le gouvernement en 2006 sur le contrôle technique moto, la FFMC a rappelé son opposition à cette mesure sans justification ni fondement.

Sur le terrain de la sécurité :

  • Les motards sont des passionnés qui entretiennent consciencieusement leur véhicule,
  • Ils seraient les premiers à subir les conséquences d’une défaillance du véhicule et ne laissent donc pas cette question au hasard,
  • Le contrôle de l’état du véhicule fait partie intégrante de la formation et de l’examen au permis de conduite moto,
  • Le véhicule moto permet un accès et un contrôle aisé par son propriétaire des principaux éléments de sécurité (pneus, plaquettes, roulements, etc.),
  • On ne voit pas de moto “poubelle” circulant, comme cela peut être le cas en voiture.

Ces éléments d’appréciation sont corroborés de manière formelle dans les statistiques d’accident qui ne relèvent pas qu’une défaillance technique du véhicule soit facteur d’accident pour les motos. Les motards sont, bien au contraire, le plus souvent victimes d’une erreur humaine (de leur part ou d’un automobiliste) ou d’un défaut de l’infrastructure auquel les motos sont particulièrement sensibles en raison de leur instabilité naturelle.

Au contraire, un contrôle technique risquerait de déresponsabiliser le conducteur. Celui-ci ne serait plus celui sur qui repose la responsabilité de s’assurer que son véhicule est en état de fonctionner mais délèguerait à une instance “supérieure” (pas forcément plus compétente, soit dit en passant)...

Sur le terrain de l’environnement :

  • Les motos viennent de subir en 7 ans, 3 mises à jour successives des normes européennes de pollution. La diversité du marché et la relative “jeunesse” des normes Euro3 ne permettent pas d’avoir de valeurs de référence à contrôler lors d’une éventuelle visite technique.
  • Les dernières normes, adoptées au sein de la directive 2002/24, prévoient également la mise en place de :
    • Contrôles de conformité de la production vis à vis de l’homologation,
    • Normes de durabilité des dispositifs d’échappement (30.000 km),
    • Dispositifs de diagnostic embarqués (qui signaleront à l’utilisateur un dysfonctionnement éventuel du système de dépollution).
  • Ces dispositifs se substituent aisément à un contrôle technique de manière moins contraignante et plus économique pour l’usager,
  • Sur la question du problème du bruit, un contrôle biennal n’aurait que peu d’effet.

Quelques comparaisons internationales :

  • Les motards allemands comme les luxembourgeois estiment être victime d’un racket lors du passage au contrôle technique, qui est un contrôle de conformité tatillon excluant la plupart des modifications et personnalisations de véhicules (en Allemagne, le simple montage d’un accessoire comme un top-case nécessite une visite au CT !).
  • En Suède, le contrôle technique permet au motard suédois, à la fin du long hiver septentrional, de faire vérifier l’état de son véhicule, souvent largement modifié et personnalisé pendant l’hiver comme le permet la législation suédoise. Le CT suédois pose néanmoins le problème de la disponibilité de ce contrôle sur l’ensemble du territoire et des délais d’attente pour pouvoir le passer.

Au final, le contrôle technique “moto” n’aura d’intérêt que pour les centres de contrôle technique qui ont bien mesuré les perspectives juteuses d’un marché en expansion. Certains ont déjà mis en place un contrôle “volontaire” ou estiment avoir un avantage concurrentiel sur ce dossier, de par leur expérience sur des marchés étrangers.

Enfin, la mise en oeuvre d’un contrôle technique dans des régions à faible densité de pratiquants poserait de sérieux problèmes de disponibilité et d’accès à une structure de contrôle.

En l’absence de justification sérieuse, et face au coût de la mise en place d’un contrôle technique, la FFMC réaffirme son opposition à la mise en place d’un contrôle technique pour les motos qui ne serait qu’une contrainte bureaucratique de plus sans bénéfice du point de vue de la sécurité ni de l’environnement.

Motards, ne nous laissons pas tondre la laine sur le dos !

Préparons la riposte !

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